Mademoiselle Belgian Backpacker

Le 14 septembre 2014

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Comme d'habitude, réveil à 6 heures du matin pour reprendre notre périple.  On doit effectuer 900 km environ.

Sur la route, nous nous sommes arrêtées à Eighty Mile Beach, plage de 142 km de long.

Une beauté... Du sable blanc à perte de vue.

Les filles sont déjà dans l'eau quand une dame vient nous prévenir que c'est baignade interdite car il y a des requins.

Nous ne nous attardons dès lors pas ;-)

Vers 17 heures,  arrivées à 42 km du Parc National de Karrijini.

Le 15 septembre 2014

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Arrivées au Parc, nous payons l'entrée. Assez atypique puisque ici, personne à l'entrée du parc, il faut glisser l'argent dans une enveloppe et la déposer dans une urne. La bonne foi règne en maître.

Les balades sont indiquées sur la carte et pour chacune, il est précisé le niveau de difficultés. La plus facile étant la classe 1 et la classe 6 demandant du matériel type harnais, combinaisons, casques et autres.

Nous commençons par explorer Fortescue Fall et la Circular pool, magnifique cascade pour la première, piscine circulaire au milieu d'une gorge pour la deuxième.

Fortescue Fall

Flora nous fait une petite frayeur en glissant mais nous repartons bien vite. Il fait torride encore.

L'après-midi, nous allons à l'ouest du parc. Nous entamons un chemin difficile et remercions le ciel d'avoir troqué notre van pour le 4x4.

C'est parti pour entamer la balade de Knox Gorge, balade class 4, superbe gorge.

Nous prenons ensuite la route d'un camping.

Bonheur :  douche chaude enfin, cuisine sous toit avec de la lumière. Le luxe !!!

Nous sommes assoiffées de boissons fraîches.  Ça fait des jours que nous ne buvons que de l'eau chaude. Même pour le café,  nous ne faisons même plus chauffer l'eau!

Alex et Flora mangent un bout au bar. Pour Angie et moi ce sera nouilles en sachet. Mais pas avant de nous être décrassées. Nous sommes couvertes de terre rouge des pieds à la tête !!

Nous discutons avec une famille semi australienne pendant la vaisselle. La maman est anglaise et vit en Australie depuis 18 ans.

Jolie famille avec trois beaux enfants. Plaisir de découvrir les gens, leur mode de vie.

À 21 heures, je m'endors déjà. Nuit difficile mais moins que la précédente. Je dors à l'entrée de la tente, il y a de l'air, c'est appréciable. Mais nous sommes toujours collées comme des sardines.

Le 16 septembre 2014

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Départ 8 heures 20 pour la balade de Joffre Falls.

J'étais loin de m'imaginer que cette journée allait être classée parmi les pires de ma vie.

Joffre Falls, un endroit magnifique. Dur physiquement (class 4) mais un régal pour les yeux.

Nous descendons un sentier escarpé pour arriver dans des gorges circulaires avec face à nous une cascade magnifique. C'est idyllique. J'ai l'impression d'être dans un film.

Ensuite,  nous enchaînons avec ce sentiment que ça devient de plus en plus difficile d'accès mais aussi de plus en plus beau.

Nous démarrons Hancock Gorge, class 4 et 5.

Nous descendons une pente rocailleuse. La prudence est de mise car Il faut descendre assez bas et c'est très escarpé, au point que ça se termine par deux échelles. Je pense directement que la tâche va être ardue pour remonter. Je n'imaginais pas encore à quel point pour moi.

Arrivées à mi parcours,  nous devons abandonner nos sacs. Seul habit utile, le bikini.

En effet, nous traverser une rivière. 

L'eau est gelée mais on s'amuse.

Plus loin nous attend la spider walk. Comme son nom l'indique, telle une araignée, on se faufile.

Je croise une dame qui me recommande d'être prudente car les roches sont glissantes et elle vient de tomber.

Je suis en tête et je découvre un bassin, une piscine naturelle entre les rochers. Une eau turquoise... C'est un des plus beaux endroits que j'ai vu.

J'enlève mes tongues et je tente de traverser le filet d'eau qui coule vers cette piscine naturelle. Je pose mon pied sur une roche... Je n'ai même pas eu le temps de vérifier si c'était glissant que j'étais déjà à terre, sans pouvoir me rattraper, sans même avoir le temps d'amortir ma chute. Je n'ai jamais senti de rocher aussi glissant car une fois couchée, c'est tout mon corps qui glissait... Je me suis sentie glisser et j'imaginais tomber dans le bassin la tête en arrière.

Heureusement, je me suis arrêtée. Je ne pouvais plus bouger. J'ai regardé mon épaule... Elle n'existait plus. Mon bras était un cran plus bas. J'ai paniqué. Tout de suite, je me suis demandé comment j'allais me sortir de là et je pensais que s'en était fini du voyage, que c'était cassé et que ça allait entrainer un retour en Belgique direct.

Il était 11 heures 30. Le début de mon calvaire calvaire commençait.

Un homme nous suivait, il m'a fait glisser sur la roche pour me poser à un endroit moins glissant.

Il m'a mise au soleil pour que je n'ai pas froid.

Il est retourné en arrière et m'a ramené du chocolat, une serviette, un paréo, de l'eau. Entre temps, deux infirmières qui passaient par là sont restées près de moi et ont essayé de m'apaiser.

Une fois revenu, l'homme m'a donné les affaires et ils m'ont couverte pour ne pas que je brûle au soleil.

J'apprendrai plus tard que tous les gens sur le chemin avaient donné une chose pour moi. Ça m'a énormément touchée.

L'homme m'a prévenu que j'allais devoir être courageuse et patiente parce que je devrai sûrement attendre deux ou trois heures que les secours arrivent.

Alex et Angie sont remontées pour appeler les secours.

Flora est restée près de moi.

Je souffrais vraiment. J'ai réussi malgré la douleur à plier mon bras vers moi sinon c'était impossible de me transporter.

Nous avons attendu le ranger pendant 1 heure 30, 2 heures... Il m'a drogué avec un médicament à respirer.  J'étais comme saoule mais ça ne calmait pas ma douleur.

Le médecin est arrivé 30 ou 45 min plus tard.

Il m'a mis une perfusion et injecté un anti douleur. Je souffrais toujours.

Nous avons encore attendu une heure qu'une équipe de secouristes arrivent.

Ils sont arrivés peut-être une heure plus tard encore. Il y avait je crois 3 rangers, deux touristes, 8 secouristes volontaires et 5 personnes de l'équipe médicale.

Ils m'ont placé sur un brancard puis sur une sorte de brancard flottant.

J'ignore encore comment ils m'ont sorti de là. Ils ont fait la chaîne sur 1,5 km pour me remonter. Je pouvais voir leurs bras qui tremblaient tellement ils forçaient. Ils ont dû me soulever pour faire passer le brancard entre les roches, ensuite, ils m'ont immergée dans l'eau. J'étais gelée. Mais avec la couverture de survie c'est vite passer.  Heureusement,  avant d'entamer la "route", le médecin m'a injecté une grosse dose d'anti-douleur, car,  à partir de là,  je n'ai plus eu mal pendant quelques centaines de mètres.

La douleur s'est réveillée, mais il fallait que j'attende avant qu'il puisse m'injecter encore des anti-douleurs... Il a promis de me redonner une dose avant d'entamer les échelles...

J'ai attendu. Il m'a injecté le produit mais j'avais toujours mal... Ca commençait à devenir unsupportable.

Ils ont accroché le brancard avec des cordes... Quasi en position debout, ils m'ont tirée à bout de bras. Il y avait un secouriste face à moi pour que je n'ai pas peur du vide notamment.

Une fois les échelles passées,  ils ont continué à faire la chaîne.

J'ai enfin reconnu le bout du chemin.

Je n'arrivais pas à retenir mes larmes de douleurs, mais de soulagement aussi.

Je n'oublierai jamais tout ce que ces gens ont fait pour moi. Sans eux, je n'aurais jamais pu remonter.

Un des rangers voyait que je paniquais, il m'a rassuré tout le long.

Je n'avais plus la force d'essayer de comprendre ce qu'on me disait en anglais. Mais ils se sont tous inquiétés pour moi. Ils ont surveillé mon pouls et ma tension toutes les demi heures voire tous les quart d'heure.

J'ai réalisé que nous sommes peu de choses et que les gens peuvent donner le meilleur d'eux pour sortir un étranger de la galère.  Je n'oublierai jamais.

Ils m'ont mis dans l'ambulance.

Le soleil s'est couché quand j'y étais. La douleur s'est ravivée.  Ils ont dû stopper l'ambulance pour que le médecin me réinjecte des anti-douleurs.

Le calvaire a continué puisqu'il a fallu m'amener aux urgences de Tom Price, à une centaine de km. Il a fallu reprendre le chemin de terre... Je suis arrivée aux urgences à 19 heures 30 !

On m'a mis dans un lit et abandonnée seule dans une pièce. La douleur m'a rendue dingue. J'ai crié pour qu'on vienne me chercher.

Une infirmière est enfin venue. La première était partie, son service était fini...

Ils ont pris des radios de mon bras. Tout le monde pensait que c'était cassé,  auquel cas j'aurais dû être rapatriée à Perth.

Finalement,  le diagnostic est enfin tombé, mon épaule était déboîtée.

Vers 21h30, le médecin est arrivé. J'ai dû respirer du produit pendant qu'il tirait, tirait sur mon bras jusqu'à entendre "clac". Il était remboité! Ça a fait mal mais jamais aussi fort que la douleur d'avant. Quel soulagement.

Il a fallu régler les papiers pour l'assurance. Je n'en pouvais plus. Je n'avais plus aucun courage d'essayer de comprendre, de chercher.

J'ai dû téléphoner en Belgique...

Je tiens à dire que mon agent de voyage Philippe De Fooz a été super. Il a pu répondre à mes questions urgentes du moment. Je vous le recommande.

A 23 heures 30, j'ai finalement pu "rentrer chez moi", c'est-à-dire dans le 4x4, sans passer par la case douche.

Impossible de monter dans la tente sur le toit. Premier dodo d'une longue série à l'avant de la voiture. 

A partir de ce moment-là,  j'ai souffert tout le temps jusque samedi ou dimanche.

Le 17 septembre 2014

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Le médecin veut me revoir. Vu le nombre d'heures passées avec le bras déboité et plié, les nerfs ont souffert. Du coup, il veut s'assurer que tout fonctionne.

Un peu inquiet car je sens ma peau comme quand on a le bras endormi, il m'écrit une lettre pour que j'aille voir un confrère à l'hôpital de Geraldtone mardi ou mercredi suivant.

Nous avons fait quelques courses puis nous avons repris la route des 680 km qui nous sépare d'Exmouth. Nous démarrons vers 12 heures 30 et à 166 km de la ville, nous nous arrêtons. Nous avons profité d'un arrêt à une pompe à essence pour prendre une douche chaude et gratuite ! C'était inespéré car nous étions  toujours dégueulasses.

Le 18 septembre 2014

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Réveil à 6 heures 30 et direction Exmouth. Un peu difficile d'envisager nager avec mon bras. Nous réservons un camping.

Nous passons l'après-midi dans le Parc National. D'abord, Turquoise drief, magnifique plage de sable blanc encore. Les coraux sont quelques mètres plus loin... Les filles partent plonger. Moi je reste sur la plage... Il y a trop de courant pour que je me risque à nager avec un seul bras.

 là,

Sur le retour, nous nous sommes arrêtées à Lakeside.

Retour au camp, eau chaude, cuisine, lumière... Toujours un plaisir car en général c'est pas de douche, juste nos bidons d'eau et la plupart du temps,  pas de toilettes.

Le 19 septembre 2014

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On retourne dans le Parc National, à Oyster Stacks pour faire du snorkeling. Les coraux sont une nouvelle fois tout proches. Les eaux sont calmes et peu profondes. Du coup, je ne résiste pas à enfiler mon masque et à rejoindre les filles.

J'ai vu une étoile de mer géante et bleue, mauve, des poissons magnifiques et surtout une raie ! Avec des pois bleus / mauve sur le dos. C'était génial.

Nous passons l'après-midi sur Turquoise Bay... Encore plus belle que la plage de la veille...

J'enfile mon masque... Au départ les fonds paraissent moins beaux... Puis... Surprise... Une tortue de mer !!!

Nous avons nagé avec elle pendant vingt minutes... C'était magique... Surtout quand elle remonte à la surface pour prendre de l'air et replonge ensuite. J'étais folle!! Je n'oublierai jamais cette image.

Nous reprenons le 4x4 vers Coral Bay...

À 86 km, on s'arrête dans un camping payant. Il était génial ce camping. Nous avions l'impression d'être dans le jardin des proprios (un grand jardin), avec des chevaux,  des chèvres. Les salles de douches étaient super originales. J'ai oublié de prendre des photos malheureusement.

Nous avons profité ce soir là... Nous avons cuisiné des steaks hachés et des pommes de terre, royal quoi après les nouilles et les soupes en sachet !

 A suivre...